L'église

L'église
Reconnue comme faisant partie des plus belles des Landes et classée monument historique, l'origine de l'église de Bascons remonte au XIIIème siècle. L’édifice qui est construit en pierre dite parfois « coquillère grise du pays » est formé de blocs moyens et inégaux réunis par de nombreux tuileaux ou broques dans les interstices.

A l’origine château fort, l’église brûlée pendant les guerres de religion fut reconstruite après 1569, comme l’atteste la pierre, enchâssée dans la partie extérieure du mur Nord et qui porte la date de 1601. Sa reconstruction fut probablement achevée en 1626 (date figurant sur une clé de voûte).

Du château fort ancien subsistent des traces : la tour de guet, une échauguette défendant la porte, les archères et meurtrières du mur Sud. Telle qu’on peut l’admirer aujourd’hui, l’église possède un clocher triangulaire avec 5 cloches de 1818 en decrescendo, placées dans des baies apparentes en arcades.

A remarquer, également à l’extérieur :

  • le portail d’entrée, œuvre campagnarde de style gothique flamboyant
  • la porte de bois de style Louis XIII dont les panneaux supérieurs sont ornés de deux bas reliefs : la vierge à l’enfant et l’évêque de Saint Amand.

Le bas côté Nord, rajouté à l’édifice vers 1626, comporte trois travées munies de grands contreforts.

Sur ce mur extérieur figure, depuis 1941, la stèle de St Vincent de Paul œuvre de Marcel Canguilhem dit " Cel le Gaucher ", sculpteur landais.

Du même artiste et sur le même mur, on note également la présence d’une stèle dédiée à un autre Landais, l’abbé BORDES, héros et martyr de la résistance (1880/1944).

Le mur extérieur côté Est comprend une fenêtre de style gothique flamboyant à deux vitraux.

Au dessus de celle-ci, on découvre une échauguette analogue à celle de la façade flanquée de meurtrières.

Le mur extérieur côté Sud est composé de six travées étroites et de cinq contreforts. Il est couronné de six créneaux rectangulaires ainsi que d’autres appareils guerriers : archères droits, trois trous ronds à arquebuse, une archère en crois, des meurtrières.

L’intérieur de l’église

La nef centrale mesure 18.50 m de long sur 7m de large et 9.50 de haut et est surmontée de croisées d’ogives simples à quatre branches.

Sur le mur séparant cette nef centrale du bas côté Sud, on notera la présence de trois grandes statues en bois polychrome : celle de la Foi, celle de l’Espérance et celle de la Charité.

Sur la voûte du Maître Autel figurent les quatre évangélistes et au dessus du chœur, une grande clé de voûte dorée à l’effigie de St Amand.

On s’attardera également sur le tableau de « St Amand au puits » (patron de la paroisse). Ce tableau rappelant l’œuvre de Poussin fut confiée à un médecin dermatologue anglais pour restauration.

Il fallut, vers 1925, faire intervenir le ministre des affaires étrangères, pour obtenir la récupération de cette belle toile.

La beauté de la chaire Louis XIII attirera, elle aussi et sans aucun doute, l’attention du visiteur. Cette chaire se compose :

  • d’une cuve chaire comportant cinq têtes d’anges aux cheveux noirs
  • d’un dossier aux deux têtes d’anges encadrant un St Amand barbu
  • d’un Abat voix se découpant en croix, orné d’une colombe du Saint Esprit.

(le tout d’époque Louis XIII)

retable

Les Rétables

Ils sont au nombre de trois, et deux datent du XVIIème sicèle.

  • celui de la nef centrale comprend deux colonnes en torsade avec vignes, socles carrées, têtes d’anges. On remarquera également deux statues parlantes : il s’agit de deux fois St Amand.
  • le rétable du bas côté nord (Autel de St Joseph)* est orné de torsades (feuilles et grappes de raisins). On y relève aussi la présence de deux niches abritant deux statues particulièrement expressives d’un Saint et d’une Sainte.
  • le rétable du bas côté Sud (Autel de la Vierge) de marbre blanc et plus récent a remplacé l’ancien, disparu.

* Autel de St Joseph et du Sacré Cœur (Manuscrit du Grand Séminaire 1876.

Les bas côtés

Sur le bas côté nord, on peut découvrir, sous deux boiseries aux frontons triangulaires, tout d’abord l’ECCE HOMO flagellé, en bois polychrome, Christ à la couronne et aux mains liées (1ère moitié du XVIIème siècle), puis Ste Anne, mère de Marie, apprenant à lire à la Vierge encore enfant.

Y figurent aussi les statues des Apôtres (six seulement) en bois polychrome et doré d’un art local dont le primitivisme est émouvant.

Le bas côté sud, quant à lui, présente la particularité de posséder des clés de voûtes dont l’originalité accrochera le regard. Sur celle de la travée du chœur se détache une vierge (style Louis XIII). Une autre représente une vache à la longue queue pendante, aux trois fleurs de lys (souvenir de l’annexion du Béarn par le Roi Louis XIII en 1620. A ce sujet, il est peut être bon de devoir rappeler que le Marsan était en possession des Vicomtes de Béarn depuis 1240).

D’autres clés de voûtes portent, quant à elles, étoiles et feuilles de chêne.

Dans le fond, une fresque moderne représente le Christ à la recherche, parmi les ronces, des brebis perdues. Ce tableau est encadré des statues de Ste Bernadette et de Ste Thérèse (tandis qu’en face, se dresse celle de Jeanne d’Arc).

En dessous, on découvrira une petite niche vouée au culte de Ste Rita et qui abrite la statue de cette Sainte (canonisée le 24 mai 1900 par le pape Léon XIII).

Le mur intérieur côté Ouest

Au dessus des fonds baptismaux se dressent deux statues : l’une représente St Michel terrassant le dragon, la seconde un ange montant du doigt le ciel. Elles datent toutes deux de 1626.

En sortant, vous ne manquerez pas de lever votre regard. Ainsi (et juste au dessus de la porte), vous pourrez admirer encore deux statues : celle d’un Christ barbu et celle de Moïse portant les Tables de la Loi. Elles surplombent toutes deux un motif de décoration épiscopal datant du XVIIIème siècle.

Sachez aussi qu’au cours du XIXème siècle, on venait à l’église de Bascons, faire bénir l’huile dite de St Louis, bénéfique pour guérir les fluxions dentaires.

SES RICHESSES PATRIMONIALES

Outre l’édifice lui même (classé en 1970), l’intérieur de celui-ci abrite une série éloquente d’objets mobiliers qui ont fait, en 1986, l’objet d’un classement à l’inventaire des Monuments Historiques. En voici la liste :

  • Education de la Vierge (bois, 17ème)
  • Christ à la colonne (bois, 17ème)
  • Statues des six Apôtres (plâtre sculpté, début 19ème)
  • Statues de St Michel et de l’Ange Gardien, gloire entre les deux statues (plâtre et stuc, fin 18ème)
  • Stalles, boiseries, deux confessionnaux (bois, début 19ème)
  • Trois vertus théologales, statues (plâtre sculpté, début 19ème)
  • Cierge Pascal (bois, 18ème)
  • Deux toiles : la Sainte Famille, la mort de St Joseph (19ème)
  • Autel de la Vierge et statue de la Vierge (bois et stuc, début 19ème)
  • Baptême du Christ (toile, fin du 18ème)
  • Chaire bois (18ème)
  • Confessionnaux boiseries, fauteuil du célébrant (bois, 19ème)
  • Toile du retable du collatéral Nord (19ème)
  • Statues de St Joachim et de Ste Elisabeth (bois sculpté, 18ème)
  • Vantaux de la porte d’entrée (bois sculpté, 17ème)
  • Et, bien entendu, le retable du chœur central et le retable du collatéral Nord, tous les deux récemment restaurés.